AMBITION ÉLEVÉE
« Nimrod Malinas veut jouer un rôle de pionnier dans la “transformation mondiale du travail par la démocratisation de l’accès à la robotique”. »
Le concept ?
Notre modèle Robots-as-a-Service (RaaS) permet aux PME d’automatiser efficacement sans les lourds coûts initiaux liés à la propriété classique des robots.
Comment est-il né ?
Après l’acquisition de Klips, une entreprise suisse de peinture traditionnelle vieille de 90 ans, j’ai constaté que de nombreux clients étaient en difficulté — non pas par manque de demande, mais en raison d’une grave pénurie de main-d’œuvre. J’ai décidé de chercher une solution et j’ai découvert des robots de peinture pouvant automatiser ces tâches.
Pourquoi ce nom ?
Robonnement est la combinaison de « robotique » et d’« abonnement » (fr./all.), reflétant nos racines suisses.
D’où vient le capital de départ ?
Robonnement est né comme un spin-off de Klips, société que j’ai acquise pour un million de francs suisses sans capital initial grâce à une structure de transaction créative. Ensuite : bootstrapping et réinvestissement des bénéfices.
Vos sources de revenus ?
Premièrement via le RaaS : les PME accèdent à une robotique avancée au moyen d’abonnements flexibles, générant un flux de revenus récurrents. Deuxièmement via la vente directe pour les clients qui préfèrent la propriété.
La vision ?
Mener la transformation mondiale du travail en démocratisant l’accès à la robotique. Créer un avenir où humains et robots collaborent sans friction afin d’améliorer productivité, sécurité et efficacité dans tous les secteurs.
Le plus grand atout ?
Allier un modèle d’affaires innovant à une équipe passionnée et hautement qualifiée.
Le plus grand défi ?
Gérer l’hyper-croissance tout en préservant la qualité et l’accessibilité qui font la réputation de Robonnement, et naviguer en continu dans un environnement réglementaire complexe en phase avec l’évolution des besoins d’automatisation.
Le plus grand succès à ce jour ?
La victoire au Swiss Digital Economy Award (catégorie « Commercial ») et mon inclusion dans la liste « Forbes 30 under 30 » Suisse.
La plus grande surprise jusqu’ici ?
Voir avec quelle rapidité les entreprises adoptent la robotique une fois son potentiel compris. Je m’attendais à du scepticisme — surtout chez les petites structures — mais nous avons observé un réel engouement pour notre modèle comme réponse pratique à la pénurie de talents et à la hausse des coûts.
La prochaine étape ?
Nous prévoyons d’étendre notre présence en Italie, France, Benelux et pays nordiques (base clients déjà active) et de porter l’équipe à plus de 60 personnes pour répondre à la demande.
« NOUS VOULONS CRÉER UN FUTUR OÙ HUMAINS ET ROBOTS TRAVAILLENT ENSEMBLE SANS COUTURE. »
AVIS D’EXPERTS
« Trop de risque. »
— Cédric Köhler, Managing Partner, Creathor Ventures.
« Le modèle consistant à louer des robots de peinture est intéressant mais très capital-intensif. Grâce à des mécanismes intelligents de “sale & lease-back”, Robonnement peut néanmoins bien scaler. Le fondateur est excellent, il a créé de la traction très vite et voit grand. Ses objectifs sont impressionnants : par exemple, une plateforme cloud où les robots apprennent et génèrent des économies d’échelle — Data as a Service. Mais il n’y est pas encore. Il doit d’abord créer un lock-in, sinon il risque d’être un jour marginalisé lorsque les fabricants iront eux-mêmes sur ce marché. Il planifie aussi de nouveaux modèles (robots baristas en Roumanie, exosquelettes, etc.) — des industries très différentes avec peu de synergies. Pour moi, l’entreprise est encore trop petite pour cela. Elle devrait se concentrer sur les robots de peinture et renforcer le management (IT/finances). Robonnement peut devenir une bonne PME ; restera-t-elle une vraie tech ou seulement une plateforme de location ? D’un point de vue VC, c’est peu attractif car trop centré sur une personne. »
« Potentiel disruptif. »
— Stefan Kuentz, Co-Head, Swisscom Ventures.
« L’histoire de Robonnement est atypique : construit via l’acquisition d’une société de 90 ans, sans levée de fonds, financée par crédit. Au cœur, c’est une société de services et de financement qui met des robots à disposition des PME. Avec les robots de peinture, cela fonctionne très bien et l’entreprise est rentable. Mais les robots doivent être préfinancés et les besoins en capital augmentent avec le chiffre d’affaires. Je vois aussi des limites géographiques au scale de ce modèle. Le fondateur vient du bâtiment, il sait ce que “travailler dur” signifie ; grand drive et grande vision (plateforme pour tout type de robots, du nettoyage au café). Attention à ne pas finir simple plateforme de leasing — il existe d’autres acteurs. Où se situe la création de valeur propre ? Peut-être faut-il aller plus loin dans la robotique et développer une intelligence embarquée via l’IA. »
